The European Union Review, Vol. 11 No. 1 - March 2006
The Age of “European Champions”
- A New Chance for EU Industrial Policy
Franco Mosconi - University
of Parma, Italy
Abstract
L’essai analyse l’impact potentiel de la “nouvelle” Politique industrielle
de l’UE, en suggérant que l’une des réponses au problème de son insuffisante
croissance économique réside dans le développement des “Champions Européens”. Ceci,
en particulier, dans les secteurs qui se situent le long de la frontière
technologique où le leadership américain est indiscutable et où le défi
asiatique est toujours plus fort. Si l’on a assisté, dans les années 90, à une
sorte de “suspension” de la Politique industrielle - avec l’UE engagée dans le
complètement du marché interne et dans le lancement de l’Euro - ces premières
années du XXIe siècle témoignent de sa relance, quoi que sous des formes
nouvelles par rapport au passé. L’emphase est aujourd’hui mise sur la R&S,
le progrès technique, la formation du capital humain, des facteurs dont
dépendent - aujourd’hui plus qu’hier - la croissance de la productivité et, en
dernière analyse, la croissance de l’économie. L’essai s’attarde, en
particulier, sur les plus récentes Communications de la Commission européenne
sur l’argument (2002-2005), en encadrant également la “nouvelle” Politique
industrielle dans le plus vaste contexte de la Stratégie de Lisbonne et des
politiques pour la compétitivité. Il se fixe ensuite l’objectif de redécouvrir
l’intuition du regretté Alexis Jacquemin, qui, en 1987 déjà, écrivait sur la
nécessité d’“une politique industrielle concertée au niveau européen, capable
d’aller au-delà des stratégies sectorielles menées à l’intérieur des frontières
nationales”. Dans la tradition de l’UE, la politique industrielle est formée
par un “triangle” : la Politique technologique, la Politique de la concurrence,
la Politique commerciale. Le défi auquel est aujourd’hui confrontée l’Europe
économique pour affirmer une Politique industrielle qui soit réellement
“nouvelle” est donc celui qui consiste à renforcer le premier côté (en
investissant dans la connaissance et l’innovation) sans, dans le même temps,
affaiblir les deux autres.