The European Union Review 

 

 

Inter-firm and Inter-organizational Linkages: a Tortuous Route Between Rationality, Emotion and Politics

Sabine Urban - Prof. Em., Robert Schuman University, Strasbourg, France

Résumé

Les rapprochements d’entreprises, sous quelque forme que ce soit, de nature contractuelle ou capitalistique, se sont fortement intensifiés en Europe et dans le monde depuis les années 80 ; ils se trouvent combinés avec d’autres liens inter-organisationnels, personnels ou politiques. Une nouvelle architecture géo-économique est dès lors en train de voir le jour, mais avec des contours souvent discrets. La présente étude se propose d’éclairer ce concept en l’abordant sous différents angles. Une première partie est consacrée aux fondements de ces liens inter-organisationnels. Les uns relèvent d’une rationalité économique, scientifiquement repérable, centrée sur le besoin de s’adapter rapidement aux changements qui s’affirment dans un monde globalisé ; les axes du développement et les pistes d’innovation dans ce cadre sont exposés. Les autres soulignent le rôle des variables psycho-sociologiques et politiques qui aiguillonnent le comportement des stratèges et leurs décisions. Le goût du pouvoir s’avère fortement prégnant, au même titre que l’appât du gain.

La deuxième partie est dédiée à l’analyse de l’évolution de ces rapprochements. Deux tendances sont décryptées : une première va de rapprochements d’abord nettement ciblés, opérés en fonction d’un but précis à atteindre, vers des opérations d’envergure plus générale, qu’on pourrait qualifier de politique de co-développement ; une seconde démontre le passage de préoccupations quantitatives à des visions plus qualitatives (en particulier la gestion du temps et la gestion du savoir).

Dans une troisième partie ce sont les besoins d’innovations organisationnelles et juridiques, résultant d’une nouvelle architecture socio-économique en émergence, qui sont abordés. Trois questions sont examinées, la première ayant trait aux reconfigurations de firmes vers des « méta-entreprises » ou « méta-réseaux », la seconde affirmant le besoin de nouvelles dispositions juridiques, la troisième relative à la gouvernance d’entreprise.

L’enjeu de ces réflexions, adossées à de nombreuses études empiriques, est considérable. En l’occurrence peut-on comprendre que ces rapprochements créent véritablement de la valeur (ou faut-il au contraire craindre une dilapidation de ressources) et si oui, est-ce au profit de quelques « individus » (hommes ou entreprises) seulement ou au bénéfice de la Société dans son ensemble (ce qu’on pourrait qualifier de performance globale) ?